Mes toiles ne présentent souvent que peu de repères au spectateur, il ne subsiste qu'un développement d'effets qui se dirigent vers lui.

Ce sont des tableaux qui dérangent parce qu'ils sont essentiellement émotionnels, créés à travers l'imaginaire, un imaginaire qui côtoie cependant le monde qui m'entoure.Les couleurs acryliques me donnent la possibilité d'agir rapidement sur la toile, rendant possible une évolution suivie de l'image jusqu'à son identification.

J'ai sondé certains de mes tableaux devenus familiers. Malgré le temps je me reconnais dans leurs contenus, bien qu'ils soient complexes à lire.Souvent leur signification vient, comme je l'ai déjà souligné, de leur intériorité. La fatigue est extrême pour arriver à un résultat qui soit voisin du désir pensé, le tableau devient alors pensé pensant. Mais si, par impatience, je prends des raccourcis, le résultat est médiocre et extérieur, superficiel - par exemple, la notion de toupie qui au lieu d'être métaphorique, devient littérale.

Je suspends mes toiles dans une armoire où souvent j'entends murmurer les personnages illustrés. C'est alors que je m'arrête et que je parle avec eux en cherchant un contact continu. C'est le monde de l'imaginaire. Il est difficile de garantir à ces toiles leur fonction expressive à l'intérieur d'une exposition tant elles sont personnelles, d'autre part, c'est dans cette circonstance qu'elles révèlent leur réalité émotionnelle picturale au public